Prédication du 9 mars 25 - Campagne "Ecoute !" – semaine 2 : Ton serviteur écoute - 1 Samuel 3
La semaine écoulée, nous avons vu différents moyens par lesquels Dieu peut nous parler : Sa création, Sa Parole, Son Fils Jésus, les autres croyants, les circonstances de la vie…
Dieu parle… mais
l’écoutons-nous ? C’est la question qui sera au cœur de nos réflexions
cette semaine : « ton serviteur écoute ». L’expression est tirée
du premier livre de Samuel – un livre qui va nourrir nos réflexions plusieurs
semaines durant.
Le passage dont l’expression est tirée servira même de support à toutes les méditations de la semaine.
Quelques mots sur Samuel avant de
lire ce texte.
Samuel est un prophète
contemporain de David. C’est lui qui va le consacrer roi. La mère de Samuel,
Anne, avait promis que si Dieu lui accordait un fils, elle le consacrerait au
service de Dieu. C’est ainsi que Samuel fut amené au sanctuaire de Silo pour y
être élevé par le prêtre Héli (ne pas confondre avec le prophète).
Ce sanctuaire de Silo a servi de centre religieux et politique pour les tribus d'Israël après leur entrée dans la Terre Promise. Il abritait le Tabernacle, la tente de réunion où l'Arche de l'Alliance était conservée. C'était le principal lieu de culte pour les Israélites avant la construction du Temple de Jérusalem.
Les fils d’Héli qui servaient à Silo se comportaient si mal que Dieu avait annoncé son intervention prochaine contre eux (au chapitre précédent). Sans qu’ils ne se repentent.
C’est dans ce Tabernacle que Dieu va s’adresser à Samuel pour la première fois.
Lecture
1Le jeune Samuel
servait le Seigneur, sous la surveillance d'Héli.
En ce temps-là, il était rare que
le Seigneur parle directement à un être humain ou qu'il lui accorde une vision.
2Une nuit,
le prêtre Héli, qui était devenu presque aveugle, dormait à sa place
habituelle. 3Samuel aussi dormait. Il était dans
le sanctuaire du Seigneur, près du coffre de l'alliance. Avant
l'aube, alors que la lampe du sanctuaire brûlait encore, 4le
Seigneur appela Samuel. Celui-ci répondit : « Oui, maître ! », 5puis
il accourut auprès d'Héli et lui dit : « Tu m'as appelé ; me voici ! » – « Je
ne t'ai pas appelé, dit Héli ; retourne te coucher.» Samuel alla se recoucher.
/
6Une seconde fois le
Seigneur appela : « Samuel ! » L'enfant se leva et revint dire à Héli : « Tu
m'as appelé ; me voici ! » – « Non, mon enfant ! répondit Héli, je ne t'ai pas
appelé ; retourne te coucher. » 7Samuel ne connaissait pas
encore personnellement le Seigneur, car celui-ci ne lui avait jamais parlé
directement jusqu'alors.
8Pour la troisième
fois, le Seigneur appela : « Samuel ! ». Samuel se leva, revint trouver Héli et
lui dit : « Tu m'as appelé ; me voici ! » Cette fois, Héli comprit que c'était
le Seigneur qui appelait l'enfant. 9Il lui dit alors : « Va te
recoucher. Et si on t'appelle de nouveau, tu répondras : “Parle, Seigneur, ton
serviteur écoute !” » Samuel alla donc se recoucher à sa place. /
10Le Seigneur vint et
se tint là ; comme les autres fois, il appela : « Samuel, Samuel ! » L'enfant
répondit : « Parle, ton serviteur écoute ! » 11Le Seigneur
déclara à Samuel : « Je vais frapper Israël d'un malheur tel qu'il
fera l'effet d'un coup de tonnerre sur ceux qui l'apprendront. 12Ce
jour-là, je réaliserai à l'égard d'Héli et de sa famille tous les malheurs dont
je les ai menacés, sans rien négliger. 13Je l'ai averti que je
condamnais sa famille pour toujours ; en effet, ses fils ont péché en
me traitant avec mépris, et lui, qui savait cela, les a laissés faire. 14C'est
pourquoi j'ai juré à la famille d'Héli que ni les sacrifices ni les
offrandes ne pourront jamais effacer son péché. » /
15Samuel resta couché
jusqu'au matin. Puis il ouvrit les portes du sanctuaire. Il craignait de
raconter sa vision à Héli ; 16mais Héli l'appela : « Samuel,
mon enfant ! » – « Oui, maître ! », répondit-il. 17« Que t'a
dit le Seigneur ? demanda Héli ; ne me cache rien. Si tu me caches un seul mot
de ce que Dieu t'a dit, je veux qu'il t'inflige la plus terrible des punitions.
» 18Alors Samuel lui raconta tout, sans rien cacher. Héli
déclara : « C'est le Seigneur ! Qu'il fasse ce qu'il juge bon. »/
19Samuel devint grand.
Le Seigneur était avec lui, si bien qu'aucune des paroles que Samuel prononçait
de sa part ne restait sans effet. 20C'est ainsi que dans tout
le pays d'Israël, de Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud, on sut que Samuel
était un vrai prophète du Seigneur. 21Le Seigneur
continua de se manifester à Silo : en effet, c'est là qu'il se révélait à
Samuel pour lui faire connaître sa parole.
Dieu parle… mais il n’est pas
simple de reconnaître sa voix ! Trois fois Samuel l’entend, sans
l’identifier.
Dieu parle… l’écoutons-nous ?
Ce n’est qu’à partir du moment où
Samuel prend position dans l’écoute devant Dieu – en disant :
« parle, ton serviteur écoute » - qu’il commence à l'entendre
vraiment lui parler. Et plus que les mots qu’il prononce alors, ce sont ses
dispositions intérieures qui importent, et que nous allons examiner ce
matin.
Appliquer directement l’histoire
de Samuel à la nôtre ne serait pas pertinent : cet épisode est
particulier, il intervient à un moment particulier, pour un appel particulier…
Mais parce que Samuel nous est
présenté tout au long du livre comme un modèle de foi, nous
pouvons quand même nous laisser inspirer par les dispositions intérieures
dont il témoigne ici, devant Dieu. Cela peut inspirer notre propre écoute
de Dieu.
« Parle, ton serviteur
écoute ».
Comment Samuel écoute-t’il
Dieu ?
Je soulignerai simplement une
qualité clé qu’il manifeste ici : il est disponible, disponible
pour écouter, disponible à ce que Dieu pourrait lui dire, disponible pour
servir.
Disponible pour écouter : « parle,
Seigneur ! »
« Parle, ton serviteur
écoute ». Un serviteur se tient disponible pour servir son maitre.
C’est le cas de Samuel, qui dort « dans le sanctuaire du Seigneur, près du
coffre de l’alliance »… là précisément où Dieu se rendait présent à son
peuple à l’époque. Au plus près de Dieu, donc !
Prêt à servir, prêt à écouter.
Et cela, même si rien ne laisse
penser que Dieu s’apprête à parler, au contraire : le texte souligne tout
ce qui peut être défavorable à cela : « en ce temps-là, il était rare que
le Seigneur parle directement à un être humain ou qu'il lui accorde une vision » ;
«7Samuel ne connaissait pas encore personnellement le Seigneur ».
De plus, le prêtre Héli qui le forme est aveugle – alors qu’il est censé
guider le peuple – et sourd, puisqu’il n’a pas écouté les appels de Dieu
concernant ses fils ; et c’est la nuit.
On ne s’attend donc vraiment pas à
ce que Dieu parle à ce moment-là !
C’est justement ce que le texte
veut montrer : la puissance de Dieu, que rien n’arrête, sa fidélité, qui
l’amène à intervenir pour le bien de son peuple ; et sa souveraineté
mystérieuse : pourquoi Samuel ? Lui seul le sait.
Quand nous cherchons à écouter
Dieu, ne nous laissons pas décourager par les obstacles que nous voyons, par
son silence : aujourd’hui comme hier, Dieu est fidèle, et rien n’arrête
son amour.
En faisant un saut au supermarché
le plus proche, je me suis demandé : est-ce que Dieu pourrait me parler
même ici, l’endroit le moins spirituel possible ? Oui !
S’il veut nous parler, il le fera, ce n’est pas une question de moment mais de cœur.
Dans le même temps, si notre cœur
désire vraiment entendre Dieu… il est de notre responsabilité de tout faire
pour favoriser l’écoute. Samuel dort au plus près du sanctuaire… et nous ?
Quel est l’espace favorable à l’écoute de Dieu où nous allons nous tenir ?
« Quand tu pries, va dans ta chambre… ». A nous de prendre des temps à
part pour tendre l’oreille dans les meilleures conditions !
Nous le savons, nos écrans, nos
réseaux sociaux, sont les pires ennemis de la prière : ils ont conçus
scientifiquement pour capter toute notre attention !
Et si, dans ce temps avant
Pâques, nous décidions de les faire taire, afin d’être plus disponibles pour
Dieu ?
Un jeûne numérique est toujours
bienfaisant. Arrêter le flot d’infos anxiogènes, de vidéos soi disant
spirituelles…
Ce dont nous avons vraiment
besoin, c’est de temps avec le Seigneur, dans la paix de sa présence et
l’écoute de sa Parole.
Pour ma part, je reconnais que je ne suis pas assez fort pour résister durablement à Instagram. Du coup, je l’ai supprimé de mon téléphone !
A nous de prendre position, avec
un cœur sincère. C’est cela qui compte : comme Samuel, garder un cœur disponible,
bien disposé, prêt à recevoir, comme le montre déjà sa réaction lorsque
Dieu l’appelle la première fois : « Oui, maître ! », il
bondit et accourt auprès d’Héli en pensant que c’est lui qui l’a appelé. Puis
deux autres fois, il va entendre la voix de Dieu sans l’identifier, mais
continuer à bondir ! Il a de la motivation, du zèle !
Et nous ? Sommes-nous prêts à bondir si Dieu nous appelle ? Une fois ? Deux fois ?...
Samuel est disponible, comme le
révèle un détail du texte : la lampe du sanctuaire qui brûle encore, cette
lampe qui symbolisait la présence de Dieu et que Samuel devait justement garder
allumée… signe d’une espérance gardée vivante malgré les circonstances.
Samuel dort, d’accord, mais sans
pour autant laisser la flamme s’éteindre. Il semble qu’il attende quelque chose
de Dieu. Il a soif de lui.
La lampe de l’espérance
est-elle encore allumée dans nos cœurs ? Sommes-nous dans l’attente que
Dieu agisse ? Qu’il nous parle ? Qu’il nous appelle à quelque chose ?
Si oui, qu’allons nous mettre
en place pour être davantage disponibles ?
Disponible à ce que Dieu voudra dire :
« Parle, Seigneur »
Dans son excellent livre consacré
au sujet de l’écoute de Dieu (Ecouter la voix de Dieu, ed. XL6), Dallas Willard écrit : « nos efforts
pour entendre Dieu ne rencontreront aucun succès s’ils sont basés sur de
mauvaises motivations. Dieu ne coopérera simplement pas… ». Les mauvaises
motivations sont par exemple la recherche d’un intérêt simplement personnel –
être rassuré, justifié, être dispensé de choisir soi-même un chemin… le désir
de connaître l’avenir, la curiosité malsaine…
Rien de tout ça chez Samuel qui n’attend rien de spécial… sinon Dieu, Dieu seul ! Dieu et la possibilité de le servir. Voilà la principale disposition de cœur pour écouter Dieu : avoir soif de Dieu pour lui-même, avant tout autre chose. Chercher la voix de Dieu juste par intérêt pour lui, par amour pour lui, et dans l’humilité de celui qui ne réclame rien, parce qu’il se sait indigne de réclamer : « Parle, ton serviteur écoute ».
Disponible pour obéir : « ton serviteur
écoute »
Le terme signifie à la fois prêter
attention, chercher à comprendre ce qu’on entend… et obéir ! Pas
d’écoute sans obéissance ici. Ce qui va bien avec la disposition de cœur du
« serviteur ». En écoutant, n’oublions pas que Dieu parle pour
agir, qu’il agit par sa parole souveraine, qu’il règne par elle ; donc
s’il nous parle, c’est pour être obéi.
De fait, Samuel écoute… et
obéit : bien que le message qu’il doit transmettre soit difficile à
porter, il va dire à Héli ce que Dieu lui a demandé de dire. Des paroles de
jugement terribles ! « Samuel lui raconta tout, sans rien cacher ».
Cette fidélité courageuse de Samuel confirme la valeur de la prophétie.
Dans l’AT, les faux prophètes sont généralement des gens qui disent aux autres
ce qu’ils ont envie d’entendre, alors que Dieu charge ses prophètes de
corriger, reprendre… Voir la difficile mission d’Esaïe ou de Jérémie !
La façon qu’a Héli d’accepter la
parole reçue par Samuel en tout cas est une confirmation, pour Samuel, qu’elle
est inspirée.
Parle
Seigneur… si telle est ta volonté
Au final, ce passage souligne la
souveraineté de Dieu : c’est lui qui décide de parler, et à qui parler,
selon ses plans mystérieux. Nous ne pouvons pas lui forcer la main, et sommes
souvent incapables de reconnaitre sa voix. Nous pouvons facilement nous tromper
comme Samuel au début ou ne pas écouter comme Héli.
Cependant, si l’on se place avec humilité, et ouverture à l’écoute de Dieu, avec un cœur de serviteur prêt à entendre ce que son maître voudrait lui dire… sans rien forcer, mais avec confiance… avec un désir sincère de faire ce que Dieu nous dira… alors il est permis d’espérer que dans sa grâce, Dieu décide de nous parler personnellement !
Tenons-nous disponibles, à son
écoute, centrés sur lui, le Dieu vivant et souverain.
Eteignons ce qui doit être
éteint, pour mieux rallumer la flamme de notre foi !
« Approchez-vous de Dieu,
et il s’approchera de vous » (Jc 4.8)
Voilà notre part.
Que le Seigneur nous trouve disponibles,
motivés, et qu’en tout, il soit glorifié.
Que son règne vienne, que sa
volonté soit faite !
Amen
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