Prédication du 20 juillet 2025 - Psaume 34 - Louer, c’est croire activement
Psaume 34
1De
David. Devant le roi Abimélek, David fait semblant d’être fou et Abimélek le
chasse. Quand David s’en va, il dit :
2Je
veux remercier le Seigneur à chaque instant,
ma bouche
chantera toujours sa louange.
3Je
suis très fier du Seigneur.
Vous, les gens
simples, écoutez-moi et soyez dans la joie !
4Dites
avec moi : « Le Seigneur est grand ! »,
chantons tous
ensemble son nom.
5J’ai
cherché le Seigneur et il m’a répondu,
je n’ai plus
peur de rien.
6Ceux
qui regardent vers lui brillent de joie,
et leur visage
n’est pas couvert de honte.
7Quand
un malheureux crie, le Seigneur entend,
il le sauve de
tout ce qui lui fait peur.
8L’ange du Seigneur monte
la garde autour de ceux qui respectent Dieu,
il les délivre.
9Goûtez
et voyez comme le Seigneur est bon.
Il est heureux,
celui qui s’abrite en lui !
10Vous
qui appartenez au Seigneur, respectez-le !
Rien ne manque
à ceux qui le respectent.
11Les
riches peuvent connaître le besoin et la faim,
mais ceux qui
cherchent le Seigneur ne manquent d’aucun bien.
12Venez,
mes amis, écoutez-moi !
Je vais vous
apprendre le respect du Seigneur.
13Est-ce
que tu aimes la vie ?
Est-ce que tu
veux connaître des jours heureux ?
14Alors
ne dis pas de mal des autres,
évite les
mensonges.
15Fuis
le mal et fais le bien,
recherche la
paix et poursuis-la.
16Les
yeux du Seigneur se tournent vers ceux qui lui obéissent,
ses oreilles
entendent leurs cris.
17Mais
il s’oppose à ceux qui font du mal,
il veut rayer
leur nom de la terre.
18Ceux
qui lui obéissent, le Seigneur les entend quand ils crient vers lui,
et il les
délivre de tout ce qui leur fait peur.
19Le Seigneur est
proche de ceux qui ont le cœur brisé,
il sauve les
gens découragés.
20Celui
qui obéit à Dieu souffre beaucoup,
mais
le Seigneur le délivre de toutes ses souffrances.
21Il
le protège : aucun de ses os ne sera brisé.
22L’homme
mauvais mourra à cause de sa méchanceté,
les ennemis de
ceux qui obéissent à Dieu seront punis.
23Le Seigneur sauve
la vie de ses serviteurs.
Parmi ceux qui
s’abritent en lui, aucun ne sera puni.
2Je veux
remercier le Seigneur à chaque instant, ma
bouche chantera toujours sa louange.
Voilà un beau programme ! Sommes-nous prêtes à relèver le défi ?
David le fait ici. En tout cas c’est le cri de son cœur : « Je veux remercier le Seigneur à chaque instant ».
Le psaume que nous venons d’écouter comporte deux temps principaux : jusqu’au verset 11, David exprime sa joie d’avoir été délivré par Dieu, d’avoir vu son salut. Il dit la fidélité du Seigneur pour ceux qui lui font confiance. Son message ici est : « vous aussi, vous pouvez être délivrés ! ».
Puis à
partir du verset 12, sa louange l’amène à tirer des leçons de son expérience, des enseignements de sagesse qu’il
partage.
Mais c’est un seul mouvement, comme le montre la forme acrostiche : chaque verset (sauf le dernier) commence par une lettre de l’alphabet hébreu, dans l’ordre.
Comme souvent dans les psaumes, David exprime ici un cheminement intérieur ; d’abord les sentiments qui naissent d’une circonstance de vie (ici, la joie d’avoir été délivré de la mort) puis une prise de recul progressive.
Tout cela dans un seul chant de louange.
Quelqu’un a dit : « louer, c’est croire activement ».
Ce psaume le montre. La louange de David est bien un acte de foi, et une attitude qui nourrit la foi en retour, et ouvre le cœur à la sagesse.
A. La louange est un acte de foi
Aujourd’hui,
on associe la louange à la musique, aux nombreux artistes qui ont des
« ministères de louange ». Mais avant tout, louer est un acte du
cœur, un acte de foi, comme l’exprime David ici.
Que lui est-il arrivé ? Les circonstances évoquées dans le v.1 renvoient à un épisode raconté en 1 Samuel 21. Fuyant le roi Saül qui en voulait à sa vie, David se réfugie… près du roi Akich, chez les Philistins, ses vieux ennemis – Cf le fameux Goliath. Alors qu’il va être reconnu et sans doute mis à mort, David fait semblant d’être fou pour s’échapper. « David (…) eut très peur du roi Akich. Il fit semblant de perdre la raison devant les Philistins : il se mit à divaguer parmi eux, à tracer des signes sur les battants des portes et à baver dans sa barbe » (1 Sm 21.13-14). Alors tout le monde le laisse tranquille.
David a
failli laisser sa vie cette fois-là. Dieu l’a délivré d’une vraie
« terreur », dit l’hébreu (v.5).
Il aurait pu attribuer sa survie à la chance, à sa propre ingéniosité… pas du tout : son cœur se tourne alors vers Dieu et il compose ce psaume, avec l’aide du Saint-Esprit. Son regard de foi lui permet de deviner, dans ce qu’il vient de vivre, l’action du Seigneur. L’œuvre de « l’ange du Seigneur » qui « campe », qui « monte la garde autour de ceux qui le craignent » (v.8). David ne se voit pas comme le héros de l’histoire mais comme le « malheureux » qui « a crié au secours », que le Seigneur « a entendu » et qu’il « a sauvé de toutes ses détresses ».
Ainsi, dans sa joie, David proclame la bonté de Dieu et sa protection sur « ceux qui le craignent », c’est-à-dire ceux qui lui sont fidèles, qui obéissent à sa Parole.
Sa louange personnelle se change alors en invitation : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux celui qui trouve refuge en lui ! ». Il dit : Vous aussi, vous pouvez vivre cela.
On
trouve un écho à cela dans le Nouveau Testament : « Rendez grâce en toutes
circonstances », écrit Paul aux Thessaloniciens (1 Th 5.18).
Pour David, son expérience est une preuve que « ses temps », aussi désespérés soient-ils, sont dans la main de Dieu (31.16). Seule la foi lui permet d’affirmer cela, et d’en remercier le Seigneur.
Dans les mois écoulés, avons-nous su voir nous
aussi l’action de Dieu derrière nos circonstances, derrière les dangers évités,
les « coups de chance » et même – mystérieusement – Dieu nous
soufflant nos meilleures idées ?
Et avons-nous pris le temps de nous arrêter, comme David, pour le remercier, lui dire notre reconnaissance ?
B. La louange nourrit la foi, car elle nous centre sur Dieu.
Devant le
roi philistin, David a bien mesuré combien il était fragile, et combien il
avait besoin de Dieu et de son secours. Cela le pousse à l’humilité : v.3
3Je suis très fier du Seigneur.
Vous,
les gens simples, écoutez-moi et soyez dans la joie !
Les gens simples : d’autres traductions disent : « les pauvres », les « humbles ».
C’est bien
cette humilité devant Dieu qui fait
la grande différence entre le « juste » et le « méchant »,
deux figures évoquées dans le psaume. Le méchant est l’orgueilleux,
celui qui croit pouvoir se passer de Dieu et méprise sa loi.
Le juste, lui, est celui qui reconnaît l’autorité du Seigneur, qui met sa confiance en lui et l’écoute pour faire sa volonté. Celui qui « tourne ses regards vers Dieu » car il se sait en position de demande, de dépendance envers lui. Alors il lui dit sa reconnaissance, il le loue, et cela le fait « rayonner de joie ».
La louange
permet de remettre notre centre de gravité sur Dieu et non sur nous-mêmes. Elle
nous aide à accueillir notre aujourd’hui tel qu’il est comme venant du
Seigneur dans les petites et les grandes choses, à voir notre aujourd’hui comme
un lieu où Dieu agit, veille, avec amour.
16Les yeux
du Seigneur se tournent vers ceux qui lui obéissent, ses
oreilles entendent leurs cris.
Attention donc à certains cantiques sentimentaux centrés sur notre personne qui peuvent faire obstacle à l’adoration parce qu’ils détournent l’attention de Dieu pour la fixer sur nos sentiments. Soyons vigilants à cela. Rick Warren affirme que « ce qui nous éloigne le plus de la louange, c’est nous-mêmes, nos intérêts, nos préoccupations par rapport à ce que les autres pensent de nous »[1].
En disant notre confiance au Dieu souverain alors qu’on ne comprend pas forcément ce qui nous arrive, nous nous centrons sur lui, nous faisons un pas de foi qui nous rend plus humbles, et en retour nourrit notre confiance dans l’amour fidèle du Dieu proche :
18Ceux qui lui obéissent,
le Seigneur les entend quand ils crient vers lui,
et il
les délivre de tout ce qui leur fait peur.
19Le Seigneur est proche de ceux qui
ont le cœur brisé,
il sauve
les gens découragés.
C. La louange
nous ouvre à la sagesse de Dieu et à son Esprit.
Il y a là un cercle vertueux qui nous ouvre à la sagesse divine. Parce que celle -ci commence par l’humilité :
« Reconnaître l’autorité du Seigneur est le commencement de la sagesse », dit le livre des Proverbes (1.7).
Reconnaître l’autorité de Dieu, comme le dit le v.12, pour entrer dans la « reconnaissance » : je reconnais, j’admets que les bonnes choses qui m’arrivent viennent de Dieu, que « tout don excellent et tout cadeau parfait descendent des cieux ; ils viennent de Dieu » (Jc 1.17)
Les livres de développement personnel parlent beaucoup des bienfaits de la reconnaissance, de la « gratitude », version laïque de la louange. La gratitude, le fait d’apprécier ce qu’on a, de regarder le positif, à dire « merci à la vie » pour tous les « petits cadeaux » qu’elle nous offre.
Il semble
que pratiquer la gratitude, même sans Dieu, allonge l’espérance de vie !
(Nous produisons des endorphines).
Alors que devrait-être une reconnaissance portée par l’Esprit même du Dieu créateur de la vie !
Voir le beau livre d’Ann Woskamp, 1000 cadeaux, dans lequel elle raconte sa redécouverte de Dieu à travers l’éducation d’un regard de reconnaissance.
Une telle disposition de cœur et d’esprit
ouvre à la sagesse inspirée par Dieu : c’est ainsi que David, après avoir loué le Seigneur, change de
ton et se met à donner des conseils, à partir du verset 12.
Parce qu’il s’est placé dans une attitude de dépendance et d’humilité, David a pris du recul sur les choses et formule ce constat qu’on retrouve dans toute la Bible : rien n’est meilleur qu’une vie en harmonie avec Dieu.
C’est ce qu’il affirme dans les versets 12 et suivants.
La louange humble nous rend aussi plus disponibles au Saint Esprit. Celui-ci inspire David et lui
donne aussi une inspiration prophétique, qui ouvre au mystère du Christ, comme
nous l’avons vu tout à l’heure, à travers les v.21 et 23.
Conclusion
Pour nous à
qui Jésus-Christ a été pleinement révélé, par sa vie, sa mort et sa
résurrection, c’est un appel, encore une fois, à le placer au centre de notre
vie.
Développer une attitude profonde de louange nous aidera à garder les yeux fixés sur Jésus, « en tout temps ».
Pour cela, nous pouvons prendre deux engagements devant le Seigneur, en lui demandant son aide :
1. Parce que louer, c’est croire activement… dans les mois qui viennent, je veux le louer, être reconnaissant chaque jour et en tout temps.
Ne pas laisser passer une journée sans prendre le temps avec lui, dans la prière, de relire ce que j’ai vécu, pour apprendre à y voir son action, ses cadeaux, ses réponses.
Me rappeler
chaque matin avant de me lancer dans l’activité que Christ a autorité sur toutes choses, et que sa grâce va agir dans
ma journée. Il est proche, il va prendre soin de moi d’une manière ou
l’autre.
Chaque jour
se demander : où était le Seigneur, dans ce que j’ai vécu ces dernières
heures ? Quelles délivrances, quels encouragements, quelles
promesses ? Quels avertissements ?
Dire merci, merci, merci…
2. Parce que louer, c’est croire activement… dans les mois qui viennent je veux louer Jésus avec une foi active
C’est-à-dire que je veux tout faire pour
vivre en harmonie avec Dieu, mettre en pratique ce que je crois, dans tous les
domaines de ma vie. Non pour mériter quoi que ce soit mais pour que mes paroles, mes pensées, mes
actes lui plaisent et l’honorent, qu’ils soient une louange en actes.
Je
sais que ce ne sera jamais parfait, mais je crois que c’est d’abord l’intention
du cœur et les efforts sincères qui font le « juste ». C’est la foi,
car « le juste vivra par la foi », dit Paul.
Louer Dieu avec une foi active… qu’est-ce que
ça signifie pour moi ? Quels engagements vais-je prendre devant
Dieu ?
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