Prédication du 7 septembre 2025 - Philippiens 1.3-11 - Unis dans l’amour du Christ, pour témoigner de l’Evangile

 



 

1 À tous ceux que Dieu a mis à part en Christ Jésus : ceux qui sont à Philippes, avec les responsables et les serviteurs. 2 Recevez la grâce et la paix qui viennent de Dieu notre père et du seigneur Jésus Christ.

3 Je remercie mon Dieu à chaque fois que je me souviens de vous, 4 sans cesse dans chacune de mes prières pour vous tous. Je prie toujours pour vous avec joie, 5 parce que vous participez au projet commun qui fait avancer la bonne nouvelle. C'est le cas depuis le début, jusqu'à aujourd'hui.

 6 J'ai confiance en une chose : celui qui a commencé du bon travail parmi vous va le poursuivre jusqu'au bout et jusqu'au jour de Christ Jésus.

7 Il est donc juste pour moi d'avoir ces sentiments. En effet, je vous porte tous dans mon cœur comme des participants, avec moi, de la grâce. 8 Car Dieu est mon témoin de ce que je vous aime tous énormément, avec l'affection profonde du Christ Jésus.

9 Voici ma prière : que votre amour grandisse de plus en plus. Que cet amour s'accompagne de connaissances, et de discernement en tout, 10 pour que vous distinguiez vous même les meilleures choses, afin d'être pur au jour du Christ, inattaquables, 11 et pleins du fruit de la justice qui vient par Jésus-Christ. Que la gloire et la louange en reviennent à Dieu.

Traduction « Pain sur les eaux » (ed. Xenizo)

 

Unis… en tout temps et tout lieu !

Dans ces quelques versets, on sent toute l’affection que Paul a pour les chrétiens de Philippes. Cette Eglise, Paul l’a fondée lors de son 2e voyage missionnaire. Ça crée des liens forts. Quand il leur écrit quelques années, plus tard, depuis la prison où il est détenu, cette affection n’a pas faibli. D’autant que les Philippiens se sont cotisés pour lui envoyer un soutien financier dans sa détention, belle preuve d’amour, concrète.

Ainsi, Paul n’a jamais cessé de penser à eux, de prier pour eux.

Avec d’autant d’intensité qu’en même temps que leur don, Paul a reçu d’eux des nouvelles qui l’inquiètent : leur Eglise est en proie à une violente opposition et à des divisions causées par de faux apôtres qui répandent des doctrines contraires à l’Evangile.

Alors Paul leur écrit à la fois pour les remercier et les encourager à tenir ferme, les soutenir, lui qui malgré la distance, est avec eux « sans cesse », uni avec eux de toutes les façons possibles – par la pensée, par la prière, par l’amour du Christ, par le St Esprit… et par une même mission, celle d’annoncer l’Evangile.

C’est la même chose pour nous : nous vivons dispersés un peu partout dans le Vaucluse, au quotidien nous sommes séparés… mais nous restons unis en Christ, avec un même amour à cultiver et une même mission à remplir ! 

Unis… dans la joie

Et c’est une source de joie, d’abord, comme celle que Paul exprime ici : « 3 Je remercie mon Dieu à chaque fois que je me souviens de vous, 4 sans cesse dans chacune de mes prières pour vous tous. Je prie toujours pour vous avec joie ! ».

La joie est le sentiment dominant dans cette lettre. Etonnant ! J’ai l’impression que le plus souvent, dans les Eglises, on pense aux autres plutôt dans l’inquiétude ou de façon négative, quand il y a des tensions ! On partage davantage les soucis que les sujets de joie.

Mais la Bible nous invite au contraire à regarder en priorité les bénédictions que Dieu accorde, aux autres et par les autres, qui font partie des « bienfaits de Dieu »… parfois contre notre gré, ou contre notre sentiment ! Faisons confiance à Dieu : s’il a mis telle personne sur ma route, ce n’est pas pour rien !

Unis… par l’amour du Christ

Est-ce que nous pensons aux autres chrétiens, pendant la semaine ? Et est-ce avec joie ?

Pas une joie illuminée, ou naïve : Paul connait les défauts des Philippiens, ce n’est pas la question, et certainement qu’il n’a pas les mêmes affinités avec tous. Mais fondamentalement, il peut se réjouir d’eux parce qu’il les regarde avec les yeux du Christ. Leur lien, c’est le Christ, et leur engagement commun pour lui :

« Je prie toujours pour vous avec joie, 5 parce que vous participez au projet commun qui fait avancer la bonne nouvelle. C'est le cas depuis le début, jusqu'à aujourd'hui. (…)7  je vous porte tous dans mon cœur comme des participants, avec moi, de la grâce. 8 Car Dieu est mon témoin de ce que je vous aime tous énormément, avec l'affection profonde du Christ Jésus ».

On l’a dit souvent ici, l’amour auquel nous appelle les uns envers les autres n’est pas une question d’affinités ou d’amitié, il ne doit pas dépendre du fait qu’on matche bien ensemble, qu’on est du même milieu, qu’on se comprend facilement… Tout le défi de l’Eglise est précisément cet appel à s’aimer entre gens qui par ailleurs peuvent ne rien avoir en commun – ni l’éducation, ni les goûts, ni les opinions politiques, ni le milieu social, ni même la langue et la culture !

Mais parce que nous sommes unis par la même foi en Christ, qui nous a tous aimés le premier, parce que nous sommes au bénéfice du même pardon, de la même croix… que nous avons reçu le même Saint-Esprit… nous sommes de fait frères et sœurs. Appelés à grandir ensemble dans l’amour selon Dieu, l’amour agape qui encore une fois n’est pas un sentiment mais un engagement à agir pour le bien de l’autre, à chercher à bénir l’autre. Le contraire de la règle d’or du monde, « chacun pour soi », moi d’abord.

La famille, c’est loin d’être simple, celle de Dieu n’échappe pas à la règle !

Sommes-nous capables de nous réjouir des autres juste pour ce que Dieu fait pour eux, juste pour qui ils sont en Christ, comme Paul ici avec les Philippiens... Nous réjouir de leur engagement, de leur foi, des bénédictions que Dieu leur accorde… sans jalousie ni amertume… ? Et nous intéresser à ceux vers qui, dans l’Eglise, nous n’avons aucune envie d’aller… ou qui ne s’intéressent pas à nous… ?

Voilà de bons indicateurs de l’action de Dieu en nous.

Unis… dans la prière

Il n’est pas possible de vivre cela sans Dieu. Lui seul peut faire naître un tel amour et le faire grandir toujours plus en nous, jusqu’à nous amener à aimer comme Jésus a aimé : c’est cela le programme de la vie chrétienne !

Parce que Dieu seul peut produire un tel amour en nous, Paul lui demande de le faire pour les Philippiens :

 « 9 Voici ma prière : que votre amour grandisse de plus en plus. Que cet amour s'accompagne de connaissances, et de discernement en tout, 10 pour que vous distinguiez vous même les meilleures choses, afin d'être pur au jour du Christ, inattaquables, 11 et pleins du fruit de la justice qui vient par Jésus-Christ. Que la gloire et la louange en reviennent à Dieu ».

Ces versets disent la dynamique positive de l’amour : plus on aime selon Dieu, plus on est capable de « discerner », de comprendre ce qui est important ou pas, quelles sont les « meilleures choses ». Les Philippiens avaient besoin de ce discernement pour faire le tri dans ce que les faux apôtres leur enseignaient. Nous aussi, peut-être davantage même, bombardés que nous sommes de toutes sortes d’infos, de discours, de vidéos « chrétiennes »…

Dans la vie de foi, dans le domaine éthique, quelles sont les « meilleures choses », celles qui sont importantes ? Il n’y a pas de réponse toute prête et personne ne peut décider à notre place. Il nous faut prendre le temps d’étudier la Bible ensemble, en Eglise, et que cette étude soit éclairée par le St Esprit et par l’amour selon Christ.

Est-ce que l’amour nous commande d’entrer en guerre contre certaines catégories de personnes dont le mode de vie nous dérange… ou d’entrer en relation avec elles pour écouter ce qu’elles vivent et leur manifester l’amour du Christ ?

Là aussi, faire de bons choix est impossible sans Dieu, voilà pourquoi, comme Paul le fait avec les Philippiens, il nous faut rester unis dans la prière les uns pour les autres en ce sens. Prions que le Seigneur nous donne, et donne à nos frères et sœurs de l’Eglise, le discernement pour savoir ce qui est vraiment important, dans ce que nous avons à dire, à faireen tant qu’Eglise, en tant que parents, en tant que professionnels, citoyens, amis…

Unis… pour témoigner ensemble de l’Evangile

C’est d’autant plus important que nous chrétiens avons reçu du Seigneur une mission à remplir : témoigner de l’Evangile là où Dieu nous a placés.

Ce qui réjouit Paul, c’est que malgré les épreuves les Philippiens restent mobilisés pour cela : « Je prie toujours pour vous avec joie, 5 parce que vous participez au projet commun qui fait avancer la bonne nouvelle. C'est le cas depuis le début, jusqu'à aujourd'hui. 6 J'ai confiance en une chose : celui qui a commencé du bon travail parmi vous va le poursuivre jusqu'au bout et jusqu'au jour de Christ Jésus ».

De fait, le « bon travail » que Dieu a commencé parmi eux, c’est de les faire participer au témoignage de l’Evangile, de toutes les manières possibles, y compris financièrement en soutenant le ministère de Paul. Avec le Christ, il n’y a pas de séparation entre la dimension spirituelle et la dimension matérielle ; le mot traduit par « participer au projet commun » est koinonia, qui exprime aussi la communion spirituelle. Dans l’Eglise, on est engagés ensemble dans le projet de Dieu, chacun appelé à « faire avancer la bonne nouvelle » avec ce qu’il a reçu, en lien de foi et de collaboration dans l’amour avec les autres.

Ainsi s’aimer les uns les autres, de plus en plus, n’est pas juste une finalité, mais un moyen : c’est comme cela que nous manifestons la réalité de l’amour de Dieu. Le Nouveau Testament ne cesse de le redire. La façon dont nous gérons nos incompréhensions, nos désaccords et nos conflits…, dont nous valorisons les autres – ou pas… dont nous parlons avec respect et franchise aux autres – ou pas… dont nous accueillons les différences des autres pour les laisser nous enrichir… ou pas ! Dont nous nous intéressons aux autres au-delà de notre cercle d’amis – ou pas… tout cela exprime la réalité de l’action de Dieu dans notre vie… ou pas !

Nos proches sont sensibles à ça, nos enfants, nos conjoints… pas la peine de faire de beaux discours chrétiens si l’amour n’est pas là. Un amour qui se sait imparfait, qui sait qu’il ne peut rien sans son Seigneur, un amour qui cherche à grandir, à mûrir, à faire mieux… à produire de « fruit de la justice qui vient par Jésus-Christ », du bien, du bon, du sain pour les autres et pour soi.

Et tout ça pour « que la gloire et la louange en reviennent à Dieu », d’abord.

Cultiver l’unité pour la gloire de Dieu

Est-ce que ce n’est pas un beau programme pour notre vie d’Eglise 25-26 ?

Tout à fait en lien avec la vision formulée par notre Eglise : « cultiver l’ouverture à l’Esprit de Dieu et sa Parole, les uns aux autres et sur notre monde ». On retrouve les 3 dimensions : ouverture de l’amour envers Dieu, entre chrétiens et envers ceux qui nous entourent.

Pour vivre cela, il nous faut donc « cultiver » notre unité et nous soutenir dans la prière, une prière orientée ultimement vers notre témoignage de l’Evangile.

Jésus a dit : « si vous avez de l'amour les uns pour les autres, alors tous sauront que vous êtes mes disciples. » (Jean 13.35)

L’unité et le témoignage de son Eglise, c’est son projet, ce à quoi son Esprit travaille en nous et parmi nous !

Alors engageons-nous avec confiance avec lui, et prions les uns pour les autres pour grandir dans l’unité de l’amour afin que l’Evangile se répande.

Prions avec persévérance, dans le temps – « sans cesse », dit Paul, et avec un regard positif, en nous réjouissant des autres et de ce que Dieu fait pour eux et par eux.  

Amen

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